À la découverte de l’hippocampe
L’hippocampe, ou cheval de mer, appartient à la famille des Syngnathidés. Cette famille regroupe dans les mers européennes deux groupes très caractéristiques par leur forme : les syngnathes (les aiguilles de mer ou vipères de mer) et les hippocampes.
Deux espèces d’hippocampes fréquentent les eaux européennes : Hippocampus hippocampus (hippocampe à museau long) et Hippocampe moucheté ou chevelu (Hippocampus guttulatus) que l’on trouve notamment dans le Golfe du Morbihan et qui peuvent être admirés à l’Aquarium. Les deux espèces vivent rarement plus de 4 ans et sont de taille moyenne (15 ou 16 cm de long).
L’hippocampe est propulsé en avant grâce à sa nageoire dorsale qu’il agite rapidement; ses nageoires pectorales, situées très haut, près de la tête, ne lui servent qu’à maintenir sa position verticale lors de sa progression. Il a donc un comportement très calme, presque indolent. Le déplacement de l’hippocampe en images
Sa queue préhensile, comparable à celle d’un singe, lui permet de s’accrocher aux plantes qui l’entourent.
La couleur de l’hippocampe dépend du milieu environnant (homochromie). S’il vit au sein d’une végétation d’un vert brillant, il sera lui aussi d’un vert vif et sa teinte empruntera toujours celle de la végétation qui l’entoure.
Enfin, contrairement à celle de la plupart des poissons, la peau de l’hippocampe n’est pas recouverte d’écailles mais de plaques osseuses formant les carènes anguleuses d’une véritable armure.
Les premiers fossiles d’hippocampes datent d’il y a environ 40 millions d’années, ce qui est très récent à l’échelle des temps géologiques.
Etant donnée que ce poisson si particulier ne possède pas des capacités de fuite rapide face à un éventuel prédateur, il doit recourir à d’autres techniques pour leur échapper. La présence d’excroissances ou de filaments cutanés lui permettent de se camoufler en prenant l’aspect (on parle d’homotypie), parfois la couleur du milieu dans lequel il vit.
Commence alors la danse nuptiale où les deux individus sont enlacés par leur queue. Le mâle arbore pour l’occasion une parure dorée.
Puis a lieu un accouplement. Contrairement à ce que vous pensez, c’est la femelle qui pond ses ovules dans la poche abdominale du mâle (marsupium), formée par des replis de la peau. Près pour l’accouplement, le mâle exhibe sa poche ventrale largement ouverte. La femelle y dépose ses œufs et le mâle peut ensuite les fertiliser. La poche du mâle peut contenir une centaine d’oeufs. L’incubation dure d’une dizaine de jours à quelques mois.
Les jeunes hippocampes éclosent à l’intérieur de la poche et ressemblent déjà à l’adulte avant de sortir. Une centaine de jeunes, mesurant 15 à 16 mm de long seulement, seront expulsés par petits groupes de la poche par les contractions du mâle.
Les menaces qui pèsent sur les hippocampes sont dues à la dégradation de leur habitat, mais surtout à la surexploitation de cet animal à des fins commerciales.
Plus de 25 millions d’hippocampes sont pêchés chaque année par une cinquantaine de pays, pour le commerce des animaux d’aquarium ainsi que pour les médecines traditionnelles.
Les hippocampes ont étés intégrés à l’annexe II de la convention de Washington pour surveiller son commerce, mais au vue de la croissance du trafic des hippocampes (+10% chaque année), est-ce suffisant ?
L’aquarium de Vannes vient de mettre en place un programme d’observations des hippocampes & syngnathes dans le Golfe du Morbihan.
A l’heure des sciences participatives, vous aussi, aidez-nous à recenser les hippocampes du Golfe du Morbihan !